Aldobrandino da Siena, Régime du corps, metà XIII sec.
Le régime du corps de maître Aldebrandin de Sienne. Texte français du XIII^{e} siècle, publié pour la première fois d’après les manuscrits de la Bibliothèque Nationale et de la Bibliothèque de l’Arsenal par Louis Landouzy et Roger Pépin, Paris, Champion, 1911.
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LIV. DES PROUNES
[1] Prounes sont de tel nature qu'il sont froides et moistes, froides au commencement du secont degré, et moistes en le fin du tierc degré. [2] Et en sont de diverses manieres, si com blances, et noires, citrines, grosses, petites.
[3] Blankes et crasses si font mal à l'estomac, et donent menison, et norrissent pau, et tex prounes ne doit on pas || mangier s'eles ne sont savoureuses et meures.
[4] Les noires bien meures sont mains froides et plus moistes des autres, et <de> leur nature raemplissent le ventrail et l'estomac, et les doit on user à enjun por oster le cole, mais eles grievent moult à le forcele.
[5] Les verdes dures et aigres sont malvaises por norrir, car eles grievent à le forcele, et le travaillent, et engenrent vers, mais eles i sont plus froides et miudres des autres, et restraignent le ventrail, et donent appetit de mangier.
[6] Celes qui ne sont ne vers ne meures et ki ont l'escorce delie doit on mangier à enjun por le f[r]orcele refroidier, et donent appetit de mangier.
[7] Autres manieres de prounes, si com avoisnes dont maint philosophe dient qu'eles alaskent le ventre, si com dist Galiiens, autres sont, si com Diacorides, qui dient qu'eles restraignent, et por savoir li quex dist miex, esprovance juge entre .ij. et dist que les sauvaiges, petites et grans, de lor nature sont malvaises por santé garder.