Aldobrandino da Siena, Régime du corps, metà XIII sec.
Le régime du corps de maître Aldebrandin de Sienne. Texte français du XIII^{e} siècle, publié pour la première fois d’après les manuscrits de la Bibliothèque Nationale et de la Bibliothèque de l’Arsenal par Louis Landouzy et Roger Pépin, Paris, Champion, 1911.
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CV. DU FROMAGE
[1] Fromages, si com dist Ysaac, est generaument du tot malvais por chou qu'il engrosse, et est pesans, et enfle le forcele, et de che, vous poés aperchevoir que cil qui l'use longement, il covient qu'il ait doleurs de flans, malvaise teste, gros entendement, pierre es rains et en le vessie.
[2] Mais il est mains <ou plus> malvais por le diverseté de l'user c'on en fait, car qui[l] le mangue quant il est frès et noviaus, s'a nature de refroidier le forcele por ce[l] qu'il est frois et moistes ou premier degré, et si se cuit bien à l'estomac, si encraisse et norrist moult.
[3] S'il est mangiés quant il est viès, et selonc ce qu'il est plus viès, il est plus caus et valt pis à user, car il engenre[nt] malvaises humeurs et malvaises fumees caudes et sekes, et fait, sor totes autres manieres || de formage, pierre engenrer, et valt du tot miex por maladies removoir que por santé garder, car il valt moult mangiés rostis à chax ki ont menison, et conforte l'estomac et fait bien le viande avaler s'il est mangiés apriès ce q'on a pris grant quantité de viandes, especialment quant eles sont crasses et abominables.
[4] Formages qui est entre viès et noviel et qui est de bone saveur, et n'est pas trop cras, cil vaut miex à user et plus covignables à nature d'omme, jasoit ce qu'il ne soit pas sans malisce s'est il mains malvais des autres.