Aldobrandino da Siena, Régime du corps, metà XIII sec.
Le régime du corps de maître Aldebrandin de Sienne. Texte français du XIII^{e} siècle, publié pour la première fois d’après les manuscrits de la Bibliothèque Nationale et de la Bibliothèque de l’Arsenal par Louis Landouzy et Roger Pépin, Paris, Champion, 1911.
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LIII. CAPITELES DES MOURES
[1] Moures sont de .ij. manieres, si com sont meures et verdes.
[2] Celes qui sont meures sont caudes et moistes et ont nature d'amolir le ventre et de faire oriner, et ne sont pas convignables à l'estomac, ains l'afeblissent et ostent le talent de mengier, et s'on les prent quant li forcele est plainne, si se corrunpent et engendrent malvaisses humeurs et font l'estomac enfler et le teste doloir; mais s'eles sont mangies à enjun et sont refroidies en ewe, si ostent le soif et refroident le forcele et le fie, et por || ce, qui les veut user, si les doit on prendre à enjun, ne mie apriès mangier.
[3] Celes qui sont verdes sont froides et seches de lor nature, et confortent l'estomac, et refroident, et donent appetit de mangier, et valent plus por maladies removoir que por norrissement douner, car li jus de telx meures vaut à doleur de gorge qui vient de trop caut et si fait le maladie trespasser; et encore, qui a maladie de cole et de caudes humeurs user les si estance.
[4] Et li racine du morier cuite en ewe amolist le ventre et fait bien aler à cambre. [5] Les fuelles cuites en ewe, et l'eve tenir en sa bouce, conforte les dens et les en cives et remue le doleur; et à ceste nature se tienent meures de roinses.